Un silence qui en dit long
Exposition collective à Hiflow
06.03.24-06.04.2
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« Il y a des attitudes exagérées, irrationnelles, des mouvements répétitifs, ritualisés, des postures féminines, neutres, des réactions de survie, de méfiance, des actes de violence, d’amour… Depuis notre plus jeune âge, nous sommes façonnés par des codes gestuels qui définissent ce qui est considéré comme « approprié » ou non. Ces codes sont transmis implicitement à travers l’éducation, les médias, la société et évoluent au fil des époques et des coutumes.

L’exposition cherche à établir un dialogue entre le passé et le présent, déconstruisant ainsi les multiples facettes des gestes considérés comme des expressions non verbales, reflétant notre interaction avec le monde.

Certaines oeuvres remettent en question nos postures et attitudes, souvent considérées comme « naturelles », nous incitant à réfléchir sur le fait qu’elles sont une construction sociale qui peut ne pas être toujours compréhensible par toutes et tous. D’autres oeuvres explorent l’idée qu’au regard de l’histoire, dans un cadre domestique ou public nos actes peuvent être utilisés comme levier de domination et de contrôle sur autrui. D’autres encore nous parlent de l’impact que certains comportements peuvent provoquer sur une personne, que ce soit de manière consciente ou inconsciente. »

Article d’Irène Languin pour la tribune de Genève

La série « Assiettes » a, à l’occasion de cette exposition, rejoint la collection du fond artistique de Plan-les-Ouates.

Exposition organisée par la commune de Plan-les-Ouates
Curateur: Amir El May


Au travers
Exposition au centre Abel Lauvray, juxtaposant une production personnelle de Paul Hutzli et une création collective avec les publics du centre.
23.03.24-30.03.2
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« Au travers » expose les productions réalisées durant la résidence artistique de Paul Hutzli. Sa proposition aborde le carnaval et la fête des fous, sujets inspirés par le passé du centre Abel Lauvray qui fût autrefois un couvent. L’exposition présente, d’une part, un travail personnel de l’artiste, et, d’autre part, une mise en valeur des productions réalisées par les publics participant aux ateliers du centre Abel Lauvray. 

Ils et elles ont ainsi pu faire des moulages en papier mâché ou en tissu à partir de bustes en plâtre, dont les visages d’hommes (et d’un jeune garçon) sérieux et solennels se sont vus transformés, repeints et resculptés, permettant de créer également des visages féminins. L’exposition comporte deux œuvres collectives: l’une consiste en une projection de photographies des masques produits durant les ateliers sur l’un des bustes ayant servi à leur production – permettant d’apprécier la variété des nombreuses créations – et l’autre d’une installation de onze masques exposés à hauteurs variables permettant de voir à travers, et de créer ainsi un dialogue par le regard. 

Le travail personnel de Paul Hutzli, quant à lui, se compose d’un diptyque de « vitraux » pensé pour les fenêtres de l’atelier du centre Abel Lauvray. Pas de verre ni de plomb dans cette œuvre, il s’agit de deux peintures à l’encre sur toile réalisées selon le procédé des artisans qui produisent les lanternes du carnaval de Bâle. En s’appropriant cette technique, Hutzli fait un lien entre le vitrail religieux et le carnaval, renvoyant au conflit qui animait les milieux ecclésiastiques du moyen âge – Rome étant outré par les fêtes des fous qui leur rappelaient trop les rituels païens – et qui lui permet de parler de la tension entre l’ordre institutionnel et le désordre festif, qui est au cœur du carnaval. Le vitrail, qui évoque l’institution religieuse, est ainsi reproduit en respectant ses codes, mais comme un pastiche, avec un sourire en coin.


Flunked
Film d’animation présenté lors de l’exposition «Bourses de la ville» au Centre d’Art Contemporain de Genève
06.09.23-08.10.23

Flunked est un film d’animation utilisant différentes techniques de stop-motion, alternant des scènes avec des marionnettes, des personnes en costumes et des animations peintes. Formellement, il est lié à ma pratique de sculpture et de peinture, mêlant des matériaux tels que le papier mâché, le sucre isomalt, l’argile et des objets trouvés. J’ai toujours voulu utiliser ces médiums dans un projet d’animation car cela me permet de composer le film comme une peinture, mais dans l’espace et en mouvement.

Flunked raconte le rituel de passage d’un apprenti sorcier dans une usine magique qui produit des personnages en argile destinés au travail. Il va passer une épreuve afin d’obtenir son diplôme de sorcier confirmé mais échoue spectaculairement à l’examen. Ne correspondant pas aux critères ennuyeux de son maître, ce-dernier le considère comme un échec et l’expulse de l’usine. Cette histoire est basée sur mon
expérience d’enseignant et explore la thématique de la norme ainsi que les rapports de pouvoir dans les milieux éducatifs.

Lien vers le film: https://youtu.be/JC4xllXxP3M



Transformations
Projet avec l’Association PACO et le musée Ariana
Exposition au musée Ariana, Genève
01.06.23 – 13.08.23

Dans le cadre de l’appel à projet organisé par PACO, une association qui travaille avec des adolescents.es.ex en situation de décrochage scolaire, j’ai proposé de créer une sculpture collective in-situ à partir de moules en plâtre issus de la collection du musée.

Nous avons ainsi librement revisité des moules d’estampage de la donation du céramiste genevois Paul Bonifas (1893-1967). Iels en ont isolé certaines parties, sélectionné des détails et les ont combinés afin de transformer les moulages formels en pièces hybrides et uniques. Nous avons ainsi créé une colonne en papier mâché résonnant avec celles du musée, qui constituent des éléments emblématiques de son architecture.



Bourses de la ville
Exposition au Centre d’Art Contemporain de Genève
08.09.21-10.10.21

Il s’agit d’une série de moulages en papier mâché de pièces de mobilier scolaire repeints en trompe-l’œil et accompagnés d’un rap que j’ai écrit et chanté sur une musique de Panick Ionesco. Suite à mon expérience d’enseignant d’arts visuels au secondaire II, je me suis interrogé sur le rôle du mobilier scolaire en tant que régulateur du rapport entre le corps et l’espace. Dans le cadre de la classe, le choix de la disposition des chaises et des tables en dit beaucoup sur les rapport de pouvoir: si elles forment des rangs et qu’on les sépare les unes des autres, il sera plus difficile aux élèves de discuter, tandis que disposées en cercle elles favoriseront la communication.

Je me suis inspiré de la manière dont les élèves se les réapproprient en les gravant, en dessinant et collant des stickers dessus, gestes qui témoignent, selon moi, d’une tension présente dans le cadre institutionnel. Je les ai repris de manière personnelle en choisissant des éléments – parfois absurdes – issus de mon entourage ainsi que de manière plus satirique, réalisant par exemple un portrait d’Emmanuel Macron en chewing-gum sous l’une des chaises. Le morceau de rap qui les accompagne parle d’une mauvaise expérience professionnelle où j’ai été injustement licencié d’un poste d’ enseignant au sein d’une école privée.


Rap écrit et chanté par Paul Hutzli, musique composée par Panic Ionesco




Candy Island
Exposition personnelle à Halle Nord, Genève
16.04.21 — 15.05.21

Candy Island est une construction réalisée à Halle Nord dans le cadre d’une exposition personnelle du même titre. Elle vise à proposer une expérience immersive au public en le laissant découvrir son intérieur coloré, composé de vitraux en sucre rétroéclairés par des néons. La forme de la construction et le paysage que représentent les vitraux en sucre sont inspirés de l’île Rousseau, située près du pont du Mont-Blanc à Genève. Cette île est un espace entre-deux: havre de paix avec ses arbres et ses oiseaux, son harmonie «naturelle» est troublée par le centre-ville qui l’entoure de ses grandes enseignes lumineuses, ses magasins et ses voitures qui circulent incessamment sur le pont du Mont-blanc. C’est aussi un lieu emblématique de Genève, qui doit son existence à la fortification de l’entrée lacustre de la ville il y a cinq siècles.

Ces éléments sont traités plastiquement à travers le sucre isomalte qui ressemble à du verre et les néons qui imitent la lumière du jour (donnant l’impression d’une lumière naturelle alors que l’espace est une grande boîte lumineuse). Ils créent, face aux vitraux représentant une «nature» préservée et peuplée d’oiseaux qui illustre l’harmonie de l’île, une atmosphère pétrie d’illusions, renvoyant aussi à des contes populaires comme Hänsel et Gretel.




White Lite
Exposition personnelle à Aduplex
accompagnée par le commissariat de Rémi Dufay
08.02.18 – 02.03.18

Un white cube en papier mâché, devenant une grande lanterne éclairée de l’intérieur, habite l’espace d’exposition. Il s’agit d’un espace rectangulaire (hauteur: 2 mètres 20, largeur: 3 mètres, longeur: 5 mètres 30) soutenu par une structure en bois permettant la mise en place de murs en papier mâché blanc en son intérieur. Comme un décor de théâtre, la structure ainsi que le revers des murs demeurent visibles de l’extérieur. Une attention particulière est accordée à des détails comme les prises électriques.

Cet espace est pourvu de son propre système d’éclairage, rendant inutile celui du lieu d’exposition, qui est éteint. La lumière met en valeur la blancheur opaque du papier mâché à l’intérieur tandis qu’elle révéle, vue de l’extérieur, des transparences similaires aux lanternes du carnaval de Bâle. Le contraste entre l’intérieur et l’extérieur de l’espace crée une expérience immersive. Le public est invité à y voir mes travaux, présentés à la manière d’une exposition classique.