Chaises d’école
Série de sculptures exposées à la Kunsthalle de Berne lors de l’exposition « The locks we build, the keys we hold »
15.12.24-19.01.25

Il s’agit d’une série de moulages en papier mâché de pièces de mobilier scolaire repeints en trompe-l’œil. J’ai choisi ces objets parce que je les rencontrais dans des lieux qui avaient pour fonction de me former : l’école, l’université, le service militaire… Et je les ai retrouvés lorsque j’ai commencé à enseigner les arts plastiques dans des collèges genevois. Suite à cette expérience d’enseignant je me suis interrogé sur le rôle du mobilier scolaire en tant qu’outil de discipline, dans la mesure ou il permet de réguler le rapport entre les corps et l’espace. Dans le cadre de la classe, le choix de la disposition des chaises et des tables en dit beaucoup sur les rapport de pouvoir: si elles forment des rangs et qu’on les sépare les unes des autres, il sera plus difficile aux élèves de discuter, tandis que disposées en cercle elles favoriseront la communication.

Ces rapports de pouvoir produisent, selon moi, une tension dans la classe dont le mobilier scolaire garde les traces. En effet, les élèves se le réapproprient en y gravant des phrases, y faisant des dessins ou en collant des stickers dessus. Afin de réfléchir à mon propre rapport à l’autorité et à cette figure de l’enseignant que devais assumer, j’ai repris ces éléments de manière personnelle, réalisant, entre autres, des images à partir de chewing-gum sous certaines chaises.