Peintures? Dessins?

Je dessine et peins beaucoup. Le dessin me semble important dans la mesure où c’est un medium qui se rapproche de l’écriture, qui a quelque-chose d’intuitif et transmet directement une pensée ou une envie sur un support. Je pense que mes œuvres sur papier se rapprochent de cette description, car elles sont réalisées à l’acrylique selon une technique utilisée traditionnellement pour faire des aquarelles. Beaucoup de mes travaux sur papier sont des «one shot».

D’un autre côté, je m’inspire de la peinture médiévale, classique et contemporaine, ainsi que de divers artisanats; ceux du carnaval, du vitrail, du sucre… Je me suis interrogé sur l’objet peinture et ai toujours voulu aller au-delà de la peinture sur toile, sans pour autant l’ignorer. Je considère que certaines de mes œuvres, comme mes travaux sur papier mâché, le vitrail en sucre, les peintures miniatures sur pins que j’offre à mes amis sont des peintures parce que j’estime que ce médium va au-delà de son acception traditionnelle.

Rap écrit et chanté par Paul Hutzli, musique composée par Panic Ionesco

Chaises en papier mâché

Il s’agit d’une série de sculptures en papier mâché représentant des chaises, des tabourets ou encore des bancs repeints en trompe-l’oeil.

J’ai choisi ces objets parce que je les rencontrais à l’école et à l’université, lieux qui ont pour trait commun d’avoir eu pour fonction de m’éduquer et de me former. En travaillant comme enseignant d’arts visuels, je me suis rendu compte qu’elles servaient, entre autre, à réguler la manière dont les élèves habitaient l’espace. Dans le cadre d’une classe, la manière de les disposer en dit beaucoup sur les rapport de pouvoir: si elles forment des rangs et qu’on les sépare les unes des autres, il sera plus difficile aux élèves de discuter, tandis que disposées en cercle elles favoriseront la communication. Les manières qu’avaient les élèves de se les réapproprier en les gravant, en dessinant et collant des stickers dessus m’a intéressé car elles me semblaient témoigner d’une tension présente dans ce cadre institutionnel: autant de gestes qui en font, à mon avis, les porteurs d’une certaine culture que j’ai voulu peindre.

Je les expose accompagnées d’un rap que j’ai écrit et que je chante parlant d’une mauvaise expérience professionnelle où j’ai été injustement licencié d’un poste d’ enseignant dans une école privée.

Cette série est un travail de sculpture et de peinture. Le procédé technique consiste à réaliser un moulage externe en papier mâché de la chaise (à la manière de l’artisanat du carnaval de Bâle) que je repeins et vernis ensuite.


A very critical session

A very critical session

Chaque semestre durant mes études, les étudiants étaient invités à présenter leur travail dans le cadre d’une session critique. C’était un moment où l’on faisait le point sur l’état actuel de sa pratique face à un professeur invité. J’avais choisi de faire la mienne avec Gabriel Nunige, un artiste pratiquant également le dessin. J’ai utilisé cette occasion pour jouer avec le contexte d’une session critique en école d’art.

Deux axes m’intéressaient : celui d’inverser les rôles du professeur invité et de l’étudiant de manière carnavalesque ainsi que de se servir de la dimension sociale, voire mondaine, que peut comporter cette situation. Notre e-mail d’invitation, envoyé le jour même, informait l’audience que le célèbre artiste genevois John Armleder serait présent en tant que professeur invité à notre événement. Nous reçurent de nombreux visiteurs, mais John Armleder avait un peu de retard. Il fit son entrée arborant un masque le représentant créé par mes soins et arpenta silencieusement la salle jusqu’à la fin de la session. Des admirateurs prirent des selfies avec lui et les partagèrent sur les réseaux sociaux.
Ce sont ces images reproduites ci-jointes.


White Lite
Exposition personnelle à Duplex accompagnée par le commissariat de Rémi Dufay, Genève

Pour ce projet, j’ai travaillé sur l’espace de présentation de mon travail. J’ai construit un white cube en papier mâché dans l’espace d’exposition, m’inspirant des artisanats carnavalesques. J’ai ainsi créé un espace rectangulaire (hauteur: 2 mètres 20, largeur: 3 mètres, longeur: 5 mètres 30) soutenu par une structure en bois permettant la mise en place de murs en papier mâché blanc en son intérieur. Comme un décor de théâtre, la structure ainsi que le revers des murs demeuraient visibles de l’extérieur.

J’ai accordé une attention particulière à des détails comme les prises électriques. Cet espace était pourvu de son propre système d’éclairage, rendant inutile celui de l’espace d’exposition, que j’ai éteint. La lumière révélait à l’intérieur la blancheur opaque du papier mâché tandis qu’elle générait à l’extérieur des transparences similaires aux lanternes du carnaval de Bâle. Le contraste entre l’intérieur et l’extérieur de l’espace créait une expérience immersive. Le spectateur était invité à y voir mes travaux, présentés à la manière d’une exposition classique.

« Carnavals »

« Carnavals »

« Carnavals » est le résultat d’une recherche approfondie sur l’esprit carnavalesque dans différents contextes avec le carnaval de Bâle comme point de départ. Sous la direction de Christophe Kihm.

Untitled

« Untitled » est une bande dessinée relatant l’histoire de trois dictateurs mutants qui règnent sur un peuple de robots.